Gériatrie : La chute chez la personne agée


Dr MOUSSAYER Khadija
Spécialiste en médecine interne et en gériatrie
Présidente de l’Association Marocaine des Maladies
Auto-Immunes et Systémiques (AMMAIS)
LA CHUTE CHEZ LA PERSONNE
AGEE

UNIVERSITE
INTERNATIONALE DE
CASABLANCA
COURS DE GERIATRIE
2014 – 2015

Bibliographie
Cours de Gériatrie :
Polycopié National Du Collège Des Enseignants
Cours De Médecine En Ligne
© Université Médicale Virtuelle Francophone –

Définition OMS :
«
conséquence de tout
événement qui fait tomber une personne contre
sa volonté
»
Chute

LES CHUTES CHEZ LES
PERSONNES AGEES
problème de santé publique : conséquences
potentiellement lourdes
JAMAIS anodines : une des 1es causes de décès
accidentels des personnes âgées

Épidémiologie des chutes
Estimation globale
domicile : 1/3 des > 65 ans et 1/2 des > 80 ans chutent 1f/an
estimation: 2 à 3 M de personnes /an en France
institution : 1/2 des PA chutent 1f/an [45%-70%]
parmi les 1
ers
motifs d’arrivée aux urgences après 70 ans
après 1
ère
chute: 20 à 30 % ont ou perte d’autonomie
risque de décès 4 dans l’année qui suit
risque nouvelle chute 20
Parmi les 1
ères
causes conduisant à entrée en
institution

Sous-estimation du problème
Registre INSERM
10 520 décès par chute accidentelle en France en 2 000
Étude européenne
après 70 ans : 1
ère
cause de décès d’origine
accidentelle et parmi les 10 1
ères
causes de décès

Étude 2002 sur 6 hôpitaux français
Accidents de la vie courante 550 000 > 65 ans en 2002
Mécanismes selon l’âge
70
89
94
65-69 ans
70-74 ans
75-79 ans
80-84 ans
85-89 ans
90 ans et +
Autre
Corps étranger
Effort
Coup
Chutes

Lieu de survenue selon l’âge
48%
1%
12%
19%
20%
Intérieur maison Extérieur maison Voie publique
Maison de retraite Autre
7%
15%
7%
6%
65%
3%
5%
7%
20%
65%
65–69 ans 80–84 ans 90 ans et +

Physiologie de la marche et de
l’équilibre

Biomécanique de la marche
.Phase taligrade : attaque talon au sol
• Phase plantigrade : appui
• Phase digitigrade : propulsion

Systèmes impliqués dans la marche
Le système anti-gravitaire : sous la dépendance des muscles
anti-gravitaires : extenseurs des membres inférieurs et paravertébraux.
Le système de production du pas : activité rythmique au
cours de laquelle le poids du corps alterne d’un membre inférieur à
l’autre, par l’intermédiaire d’un appui monopodal.
Le système d’équilibre et d’adaptation posturale :
station debout définit la posture. La fonction d’équilibration vise au
maintien de la posture. Ce système complexe intègre les informations
de 4 modes de perceptions : vue, système vestibulaire, voies
proprioceptives et voies sensitives épicritiques

Fonction d’équilibration
Adaptation
posture
Intégration
informations
Perception
information
Marche = succession d’équilibres et de déséquilibres
«
mélodie cinétique
»

vestibule
vue
voies proprioceptives/sensitives
marche
Système neurologique:
Cervelet/système pyramidal et extrapyramidal
Système orthopédique
Système d’équilibre et d’adaptation
posturale

Vieillissement physiologique du système
postural
MAIS entretien régulier améliore équilibre et risque
chute

Effet du vieillissement
Vision + Audition : diminution de l’acuité visuelle et
auditive, diminution du champ visuel
Système nerveux : baisse de la sensibilité proprioceptive
et temps de réaction
Os + cartilage : ostéopénie et amincissement du cartilage
Muscle : sarcopénie

Chute de la
personne âgée
Les causes

Les causes
symptôme traduisant :
une défaillance brutale de la fonction d’équilibration
+
un trouble d’adaptation de la personne âgée à son
environnement
facteurs multiples, complexes,
interdépendants et additifs
Dr moussayer Khadija

Réserves fonctionnelles + fréquence des
maladies => CHUTE
Seuil de déséquilibre
temps
(1)Effets du vieillissement
(2)Maladies
(3)Facteurs précipitants
équilibre

Facteurs précipitants exogènes
Facteurs extrinsèques : Environnement,
Isolement, changement d’environnement
– Habillement et Chaussures
– éclairage insuffisant
– Mobilier inadapté : trop bas (lit, fauteuil)
– Obstacles : tapis, sol glissant, marches, fils
électriques
– Animaux domestiques
– Le danger de l’extérieur…

Processus pathologiques
De nombreuses situations pathologiques peuvent
induire des chutes
Chutes avec malaise ou perte de connaissance
Causes cardio-vasculaires
Causes neurologiques

Causes endogènes : maladies
chroniques
Neurologiques : AVC, maladies dégénératives
(altération cognitive et démence) 2ème cause de
chute,…
Ostéoarticulaires : ostéoporose, arthroses,
arthropathies douloureuses,…
Nutritionnelle : dénutrition protéino-énergétique
Psychiatriques : dépression (chute =symptôme
d’appel), phobie de la chute
Visuelles : DMLA, Cataracte, Glaucome
Toutes pathologies diminuant les capacités à l’effort :
IC, IR, anémie,…

Causes cardio-vasculaires
troubles du rythme cardiaque : tachycardies,
bradycardies (par hyperthyroïdie, nécrose
myocardique, intoxication digitalique ou prise de
bêtabloquants).
modifications tensionnelles : chutes tensionnelles et
hypotension orthostatique se manifeste au lever après
repas ou alitement prolongé ou prises
médicamenteuses, anémie, déshydratation,
hémorragie interne.

Facteurs précipitants
Facteurs intrinsèques :
Iatrogénie +++ :
– Médicaments (4 et +, dont les psychotropes)
– HTO +++ : les anti-hypertenseurs, les antidépresseurs, L
dopa…
– Hypoglycémiants, troubles métaboliques, de rythmes et de
conductions
HTO : +++ (hypovolémie, dysautonomie) (cause de chute
dans 10 à 15% des cas)
Pathologies aigues : neurologiques, cardiovasculaires,
vestibulaires (vertiges), Métaboliques (hyponatrémie..),
infectieuses…

Prise de médicaments
Les médicaments : des facteurs de risque des chutes
constamment retrouvé chez les personnes âgées.
les médicaments sédatifs, notamment les barbituriques et
les benzodiazépines, hypnotiques ou non
les neuroleptiques, par leur effet sédatif et extrapyramidal
les anti-convulsivants, par leur effet sédatif, et
exceptionnellement extrapyramidal pour la Dépakine

Hypotension orthostatique (HO)
Adaptation à court et moyen terme à l’orthostatisme assurée par le système
sympathique , à long terme par le système rénine-angiotensine
Absence d’accélération du pouls par perturbation de l’arc baroreflexe
Chute d’au moins 20 mm de la systolique et 10 mm de la
diastolique
Symptomatique ou non : étourdissements, trous noirs,
syncopes et tension artérielle imprenable
Accentuation en postprandial par accumulation du sang dans le territoire
splanchnique
Signe tardif dans l’histoire naturelle de la dysautonomie diabétique
Gestion difficile en cas d’hypertension artérielle

Médicaments favorisant une HO
Inhibiteurs de l
’ECA
Alphabloquants
Inhibiteurs de la MAO
Antagonistes de l
’AII
Citrate de sildénafil
Ethanol
Bétabloquants
Tranquillisants
Opiacés
Antagonistes du calcium
Hypnotiques
Vincristine
Diurétiques
Phénothiazine
Myorelaxants
Hydralazine
Antidépresseurs
tricycliques
Insuline
Nitrés
Antidépresseurs
tricycliques
Bromocriptine

Prise de médicaments e t HO(suite)
les médicaments pouvant induire une hypotension
orthostatique : antihypertenseurs, dont les béta-
bloquants et les diurétiques, antiparkinsoniens
dopaminergiques, antidépresseurs
les antiarythmiques, notamment les digitaliques,
pouvant induire des troubles du rythme et de la
conduction
plus rarement les sels d le bismuth, la ciclosporine,
et certains médicaments

Traitement de l’HO
Passage progressif de la position couchée à la position
assise
Bas de contention (membres et abdomen) , efficacité à 30–40mm
Hg au niveau malléolaire
Eviter les efforts physiques en cas de temps chaud
Éviter les repas copieux et riches en hydrates de carbone
Consommation du café recommandé après repas si hypotension
postprandiale
Position couchée tête relevée de 20–40° stimule le système rénine
angiotensine en diminuant la perfusion rénale et la diurèse nocturne
Le croisement des jambes en position debout augmente le volume
systolique et la tension artérielle systémique d’environ 15%

Fibres sympathiques:
proviennent de la
moelle épinière.
Neurotransmetteur =
noradrénaline.
Fibres
parasympathiques: La
plupart sont dans des
nerfs crâniens (le nerf
vague, no X, surtout).
Neurotransmetteur =
acétylcholine.
Fig. 7.25, p. 226

Origine des troubles de la
marche et de l’équilibre

Origine des troubles de la marche et
de l’équilibre
Pathologies :
psychiatriques: anxiété majeure post-chute
Cardio-vasculaires: troubles de conduction, du
rythme, hypotension orthostatique, AOMI
(douleur à la marche)
Troubles de la vue
Pathologies ORL responsables de troubles
d’équilibre
Autres: hypoglycémie, anémie, troubles ioniques

Origine des troubles de la marche
et de l’équilibre
Vieillissement normal
Pathologies:
neurologiques: séquelles d’AVC, maladie de Parkinson,
polyneuropathie périphérique, atteintes médullaires,
processus expansifs cérébraux
rhumatologiques: lombo-sciatique, CLE arthrosique,
coxarthrose, gonarthrose

Origine des troubles de la marche et
de l’équilibre
Iatrogénie : très nombreux médicaments en cause , +++
ceux à visée cardio-vasculaire, neurologique,
psychiatrique
Facteurs extrinsèques: liés à l’environnement: chaussage,
tapis, meubles bas, animaux …

Les différents troubles de marche
et d’équilibre
Troubles de marche et d’équilibre d’origine neurologique
Troubles de marche et d’équilibre d’origine non
neurologique

Troubles de la marche d’origine
neurologique
Démarche déficitaire
Démarche ataxique
Troubles de la marche parkinsonienne
Trouble de la marche d’origine frontale

Troubles de marche et d’équilibre
d’origine non neurologique
Troubles de la marche d’origine douloureuse :
lombosciatique, • canal lombaire étroit arthrosique, •
arthrose de hanche et arthrose de genou, •
artériopathie des membre inférieurs
Marche précautionneuse et phobie de la marche
Troubles de la marche d'origine endocrinienne,
métabolique, toxique et iatrogène

Comptocormie
Anomalie posturale liée à involution
graisseuse des muscles
paravertébraux lombaires
Chez les patients de plus de 60 ans
Le plus souvent des femmes
Apparaît debout plus volontiers à la
marche et s’accentue avec la fatigue
Réductible en décubitus ou
partiellement (différent d’une
cyphose)
Parfois traités avec des corsets

Conséquences des chutes
Traumatiques : 5% fractures (1/3 col fémoral –
MS) – 10% traumatismes graves (contusions
sévères, luxations, TC)
Traumatiques sans fractures : plaies, hématomes,
rhabdomyolyse
Psychomotrices : Pertes de réactions d’adaptation
posturale
Psychologiques : hospitalisation en urgence
risque de syndrome confusionnel, perte
d’autonomie

Conséquences à moyen et long terme
des chutes
Conséquences à moyen terme
= celles liées à l’immobilisation: escarres, déshydratation,
infections (respiratoires, urinaires), confusion : syndrome
d’immobilisation, dont les conséquences à long terme
peuvent être dramatiques
À moyen et long terme
PERTE D’AUTONOMIE chez 1/3 DES P.A. CHUTEUSES
(sans fracture)

Rhabdomyolyse
Causes traumatiques:
crush syndrome
choc direct
brûlures, électrisation, coup de foudre

Rhabdomyolyse, traumatisme grave des
membres, amputation traumatique

Rhabdomyolyse
Causes non traumatiques:
exercice musculaires intenses: marathon, delirium tremens,
crise comitiale…
compressions musculaires: coma, immobilisations prolongées…
ischémie musculaire: occlusion artérielle aiguë, état de choc, …
syndromes infectieux : tous agents pathogènes
Venins et toxines: champignons, insectes, serpent, ciguë
toxiques: héroïne, ectasy, cocaïne, alcool…
médicaments: statines…
désordres métaboliques: hypokaliémie, hypophosphatémie…
hyperthermie maligne: peranesthésique, syndrome malin des
neuroleptiques, coup de chaleur…
enzymopathies héréditaires

Syndrome phobique post chute
Troubles de la marche consécutifs à chute en l’absence
d’anomalies neurologiques ou orthopédiques
Élément central = peur de tomber
Comp. motrice Comp. psychologique
URGENCE
Risque nouvelle chute
Dépression – Conséquences sociales

Syndrome phobique post chute
Composante motrice Composante psychologique
– Troubles statique en position assise:
rétropulsion + impossibilité passage
antépulsion
–
Anxiété majeure
avec peur du vide
–
Position debout non fonctionnelle:
projection tronc en arrière, appui
podal postérieur, soulèvement orteils
–
Perte de confiance en soi, sentiment
d’insécurité et dévalorisation,
démotivation,
– Marche à petits pas, polygone
sustentation, fléchissement genoux,
pas temps unipodal ni déroulement
pied sur sol
–
Aggravation par entourage:
surprotection,

Syndrome phobique post chute
Apparaît dans les jours suivant une chute
activités et autonomie physique
Examens clinique et radiologique normaux
manifestations cliniques:
Phase aiguë : peur, anxiété, tendance rétropulsive, refus de
mobilisation

Syndrome phobique post chute
Prise en charge
– prévention +++
– kiné +++ : lever aussi précoce que possible, verticalisation
et reprise de la marche
+ « apprivoiser » le sol

Syndrome phobique post chute
Phase tardive : régression psycho-motrice : marche
précautionneuse, nécessitant une aide technique ou
humaine à laquelle la personne s’accroche, rétropulsion,
perte d’autonomie : staso-baso-phobie
Pronostic: péjoratif si pas de prise en charge adéquate
état grabataire irréversible


Evaluation de risques de
chutes

LES CHUTES CHEZ LA PERSONNE AGEE
EVALUATION
Après une chute :
Importance de l’interrogatoire : circonstances, malaise ?,
capacité de se relever ?, durée de la station au sol,
antécédents de chutes…
Examen clinique +/- imagerie , biologie

LES CHUTES : FACTEURS PREDICITIFS
DE RECIDIVES
Age > 80 ans, sexe féminin
Médicaments sédatifs
Nombre de chutes antérieures > 3
Temps passé au sol > 3 h
Instabilité à la station unipodale
Get up and go test > 20 s
Troubles de l’équilibre et de la marche
Troubles de la vue
Hypotension orthostatique
Dépression, détérioration intellectuelle
Vie en institution ou seul à domicile

LES CHUTES CHEZ LES PERSONNES
AGEES : EVALUATION
Évaluation de la marche et de l’équilibre
get up and go test
Appui unipodal : normal > 5 s
Test de Tinetti (statique et dynamique)

Test Timed Up and Go (TUG)
Le test Timed Up and Go (TUG, fig. 1 ) est un test
simple, qui fournit un aperçu global. Il consiste à
mesurer le temps dont un patient a besoin pour se
lever d’une chaise, parcourir 3 m et revenir s’assoir [4].
Les patients qui ont besoin de moins de 14 secondes ne
sont pas considérés à risque de chute. Entre 14 et 20
secondes, il y a une zone d’incertitude; en cas de durée
>20 secondes, le risque de chute est clairement accru.
Ce test peut tout à fait être réalisé au cabinet du
médecin de famille.

Appui unipodal
Test de l’équilibre sur un pied:
tient – on
5 secondes ?

Test de Tinetti
Equilibre : 9 situations posturales cotées selon 3
niveaux (normal, adaptatif et anormal)
Marche : 7 items cotés selon 2 ou 3 niveaux
10 minutes
Valeur seuil : 19/28

Épreuve de Tinetti
Un peu plus long, mais plus précis que le "Get up and Go
test«
analyse l'équilibre dans diverses situations de la vie
quotidienne, ne nécessite pas d'expérience particulière de
l'examinateur ni de matériel spécifique.
validé par rapport à des épreuves de posturographie et
présente une sensibilité et une fiabilité satisfaisantes.
les personnes qui présentent des anomalies au test de
Tinetti ont en général un risque de chutes plus élevé.

Evaluation de l'équilibre statique
Directives pour le score :
1 = équilibre stable
2 = instabilité partiellement compensée
3 = instabilité prononcée, équilibre jamais atteint
Normal : 1 point
Adapté : 2
Anormal : 3

Les différents examens du Tinetti :
évaluation de l’équilibre statique
Equilibre assis droit sur une chaise
Se relever d'une chaise (si posible sans aide des bras)
Equilibre immédiatement après s'être relevé
Equilibre debout yeux ouverts
Equilibre debout yeux fermés
Equilibre après un tour complet de 360°
Résistance à trois poussées sternales
Equilibre après rotation de la tête
Equilibre en station unipodale + de 5 secondes
Equilibre avec extension de la colonne cervicale
Equilibre avec extension de la colonne cervicale et extension des
membres supérieurs (attraper un objet qui serait au plafond)
Equilibre en ramassant un objet à terre
Equilibre en s'asseyant

Tinetti suite : évaluation de l’équilibre
dynamique lors de la marche
Equilibre au début de la marche
Hauteur du pas
Longueur du pas
Symétrie du pas
Continuité ou régularité de la marche
Déviation du trajet
Stabilité du tronc
Largeur du pas
Demi-tour pendant la marche

La prévention des
chutes

Adaptation du domicile : rôle ++ des
ergothérapeutes
Exercice physique
Alimentation suffisante et équilibrée
Soin des jambes et des pieds
Appareillage si troubles visuels; éclairage suffisant
du lieu de vie
PREVENTION DES CHUTES

Éviter la contention !
Contention : risque chute (17% vs 5% âge et état idem)
risque chute grave
Responsable 1/1000 DC en institution
Conséquences :
– apparition ou aggravation confusion, agitation
– contractions, escarres, fausses routes, incontinence
– déconditionnement M, sarcopénie (1 sem lit 10% force
Musculaire)
– apparition ou aggravation perte d’autonomie
– durée hospitalisation (20 vs 8 j)
– mortalité (24% vs 3 %)
– + anxiété + culpabilité
Prescription médicale journalière + détacher toutes les 2
heures

Sortir du paradoxe de la contention et du
dilemme chutes/contention
.
La réalité est tout autre
●La contention accroît l’agitation (plexus, ischémie…)
et risque d’épuisement
●effets néfastes de l’immobilité (constipation,
escarre,rétention.U…) et dévastateurs sur le plan
psychologique (colère, perte de la dignité, repli sur
soi…)
●réduit l’anxiété du personnel, temps de surveillance à ne
pas sous estimer
•risques de poursuites liées aux blessures entraînées et
abus de la contention
Fausses Croyances
●Moyen pour prévenir
les chutes et
blessures
●Pour le bien de
l’usager
●Moyen efficace pour
donner des soins
•Moyen pour réduire les
problèmes
La contention, contrairement aux idées reçues, est loin d'être un geste
anodin,
c'est un acte médical

Sortir du paradoxe de la contention et du
dilemme chutes/contention
Comment résoudre le
dilemme chutes/
contention ?
L’exemple de Sysiphe
(dieu de la mythologie
grecque qui avait
enchaîné Thanatos pour
échapper aux enfers),
doit inciter à chercher
toujours des moyens
alternatifs de réduire
l’utilisation de la
contention.
Adéquation, sinon conflit.
●Démarche bien traitance
●Démarche éthique/juridique/valeurs se
traduisant dans notre savoir être
construisent notre identité professionnelle.
●Travail d'équipes pluridisciplinaires
●Anticipation, Planification des soins et la
gestion des risques

Cadre légal de la contention (France)
Aucun texte législatif explicite ou
encadrant la contention :
1 circulaire concernant l’isolement
(1993)
Renvoie à la législation concernant
les soins sous contrainte :
Restriction à l’exercice des
libertés individuelles limitées à
celles nécessitées par leur état
de santé et la mise en œuvre de
leur traitement
Dignité de la personne
hospitalisée respectée et
réinsertion recherchée
Remarque : les rapports HAS, ANAES,
Afssaps sont des textes non
juridiques mais médicaux.
Textes et rapports existants
•Recommandation Conseil de l’Europe suivi par législation
française Hospitalisation libre des malades atteints de troubles
mentaux la règle et hospitalisation sous contrainte l’exception.
•Rapport médical et non juridque de l’ANAES 2000 " Limiter
les risques de contention physique de la personne âgée ".
Rapport Strohl et Clémente : « une caractéristique de
certaines pathologies mentales et que le malade dénie sa
pathologie et par là refuse les soins. C’est cette caractéristique
qui légitime certaines formes de contrainte à condition qu’elle
restent respectueuse du malade et circonscrite dans le
temps »
•Recommandation médicales HAS : Place de la contention
physique 2009. Afssaps 2011.
•Caractère d’exception au regard loi 4 Mars 2002 « aucun acte
médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le
consentement libre et éclairé de la personne » (Code santé
publique art. L 1111-4)


Prise en charge et prévention
des chutes
Intervention multifactorielle – stratégie
réduction des risques
Repérer FdR de chute intrinsèques et extrinsèques
Réduire ceux qui sont modifiables
Remettre précocement
«
en fonction
»
par rééducation
adaptée (+ travail du relever du sol)
Information et éducation patient + entourage
+ Prévention et traitement ostéoporose
+ Si besoin aides techniques, aménagement domicile,
protecteur de hanche …

Khadija Moussayer
Mesures de prévention
En institution + risque élevé
Intervention multifactorielle personnalisée
Prise en charge de poly pathologies,
Particulièrement des démences +++
Remettre en question les contentions
Protecteurs de hanche : pas d’intérêt du fait d’une mauvaise acceptabilité
et d’une mauvaise observance sur le long terme (HAS 2009)

Khadija Moussayer
Mais aussi…
Limiter les médicaments ++
Bon chaussage ++
Fixer les tapis au sol
Veiller au bon éclairage
Dégager les fils électriques
Attention aux animaux domestiques

Moyens d’actions
AIDES TECHNIQUES
ET AMÉNAGEMENT DE
L’ENVIRONNEMENT

Avoir un chaussage approprié
La chaussure a un rôle de protection et de stabilisation du
pied au sol.
Doit être :
suffisamment large et en matériau souple,
pour ne pas traumatiser
Légère et facile à mettre et à enlever
Bien tenir le pied
Préférer un talon surélevé de 3 cm pour corriger un
manque de flexion dorsale.
Nécessite un surveillance régulière des zones d’hyper-
appui
Si besoin une semelle orthopédique: corriger un
déséquilibre d’appui plantaire et pour répartir les charges
en dehors des points douloureux et fragile

Avoir un chaussage approprié
Chaussure orthopédique : cas de pied tombant ou instable
latéralement, équin irréductible…
En cas de raccourcissement d’un membre à l’occasion
d’une fracture par exemple: compensation fixée sous la
semelle ou glissée dans la chaussure
Cas de déficit des releveurs :
Attelle postérieur (releveur) sur moulage
Chaussure orthopédique à tige montante si déficit définitif.

CHAUSSAGE DE LA PERSONNE AGEE

IVème Journée de Pathologie de l'Appareil
Locomoteur de l'Hopital Sud de GRENOBLE – 23
octobre 2010
Le chaussage

Attelle releveur

En cas de paralysie ou insuffisance du quadriceps:
Attelle maintenant le genou en extension.
En cas de recurvatum du genou :
Attelle antérieure en légère flexion et avec fermeture
postérieure.
Orthèse cruro-jambière articulée avec butée anti-
recurvatum.
Orthèses des membres inférieurs

Orthèses

Appareillage de hanche instable, post-PTH, compensation
d’une insuffisance majeure du moyen fessier:
Orthèse du tronc prolongée d’un cuissard relié par une pièce
de hanche maintenant une légère abduction et confectionné sur
moulage.
Orthèse des membres inférieurs

Objectifs:
Correction posturale
Redressement d’une cyphose
Doivent être légère et relativement souple.
Sont bivalves et mises en position couchée.
Une rééducation posturale est toujours associée.
Autres type de corsets:
Corset de maintien lombaire [Lombastat]: utilisée dans un
but antalgique.
Corsets

Mécanisme d’action : la
rééquilibration

Restauration de la
lordose/Camptocormie
Corset plâtré
bivalve
Ceinture lombaire

La marche
La canne simple :
Permet un élargissement du polygone de sustentation,
Répartit les appuis
Plus de sécurité à la marche
La canne tripode:
Plus de sécurité, tient mieux au sol
Déambulateur:
En cas de trouble important de l’équilibre
À 2 roues : le plus stable et facile à utiliser
Aides techniques pour la mobilité

Aides techniques à la marche

Fauteuil roulant:
Indiqué quand le risque de chute est majeur
Capacité de marche très limitée par des douleurs et une
fatigabilité importante
Apprentissage de son utilisation indispensable
Doit être léger et peu encombrant
Avec un coussin de siège
Une accoudoir pour corriger un déséquilibre du tronc.
Aides techniques pour la mobilité

Les escaliers:
Rampes
Canne spéciale: quadripode
Monte escalier
Aides techniques pour la mobilité

Utiliser un monte escalier

0
Aménager son environnement
Penser aux tapis anti dérapant

Aménager son environnement

IVème Journée de Pathologie de l'Appareil
Locomoteur de l'Hopital Sud de GRENOBLE – 23
octobre 2010
Bouger
Marche
Gymnastique douce
le Taï Chi
La natation
Le vélo….

Articles du Dr Moussayer
NUTRITION ET PERSONNES ÂGÉES : «Quand on
avance en âge, mieux vivre c’est mieux se nourrir»
https://doctinews.com/index.php/archives/39-dossier/251-nutrition-et–
personnes-agees-lquand-on-avance-en-age-mieux-vivre-cest-mieux-se–
nourrirr
Syndrome sec et Gougerot-Sjögren : ENTRE UN MAL
FREQUENT ET UNE MALADIE AU COEUR DE
L’auto-immunité
http://doctinews.com/index.php/archives/39-dossier/1777-syndrome-sec-et–
gougerot-sjoegren-entre-un-mal-frequent-et–une-maladie-au-coeur-de-lauto-
immunite
Syndrome sec La sécheresse des muqueuses Le Matin
https://lematin.ma/journal/2014/syndrome-sec_la-secheresse-des-muqueuses-
touche-25—des-plus-de–60-ans/203886.html

Merci de votre attention
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