Home»Santé»LE REIN UN CAPITAL PRÉCIEUX À PRÉSERVER

LE REIN UN CAPITAL PRÉCIEUX À PRÉSERVER

13
Shares
Pinterest Google+
 

Au nombre de deux, les reins sont des organes essentiels assurant de nombreuses fonctions. Leur rôle principal  consiste à produire l’urine et d’éliminer les déchets qu’elle contient. Ils sont dotés de glandes à la partie supérieure de l’organe, appelées glandes surrénales,  qui sécrètent des hormones indispensables à l’équilibre de notre organisme. L’hypertension, le diabète et les maladies auto-immunes sont des facteurs de risque de la survenue de pathologies rénales, souvent graves.

Rôle  et fonctionnement du rein

Outre la  production d’urine qui permet l’élimination de déchets toxiques comme la créatinine et l’urée, les reins assurent tout l’équilibre de l’organisme en ajustant nos besoins en eau et en sels minéraux (sodium, potassium, calcium…) et en produisant ou activant des hormones indispensables comme la rénine qui régule la pression artérielle, l’érythropoïétine (ou EPO comme celle employée en dopage par les sportifs !) qui favorise la production de globules rouges et la vitamine D au bénéfice de nos os. L’ensemble des liquides de l’organisme est filtré une dizaine de fois par jour, soit au total l’équivalent de 180 litres par jour !

Plus précisément, le rein contient environ 1 million d’unités productrices d’urine, nommées les néphrons. Chacun  d’eux est constitué d’un réseau de petits tubes (les tubules) et d’un système de filtration du sang, appelé  glomérule. La filtration du sang, dite glomérulaire, est effectuée par le biais de cellules spécialisées (les podocytes). En retenant les molécules de plus grosse taille, la filtration produit un liquide qui contient notamment de l’eau, du potassium, du sodium, du glucose et des acides aminés, ainsi que de l’urée et de l’acide urique. La composition de ce liquide peut varier en fonction des apports et des besoins du corps.

Le bon fonctionnement des reins se mesure par le calcul du débit de filtration glomérulaire  du sang. Une valeur normale se situe autour de 100 ml/mn (entre 90 et 120). Ce débit correspond aux capacités du rein en pourcentage : à 60 ml/mn ainsi, le rein fonctionne à près de 60 %, chiffre en dessous duquel on présente une insuffisance rénale. La présence anormale de protéines (protéinurie) ou de sang dans les urines témoigne aussi de l’existence de lésions.

Les maladies rénales : on peut les contrôler

Outre l’obésité, les pathologies qui induisent un dysfonctionnement rénal sont liées dans presque un quart des cas à une hypertension et un autre quart à un diabète. Ainsi, dix ans après le début d’un diabète, près d’un tiers des patients dans le monde développerait encore une insuffisance rénale malgré l’amélioration constante de sa prise en charge.

Les maladies auto-immunes en constituent ensuite la troisième grande cause chez plus de 10 % des patients : dans ces dernières, le système immunitaire chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs (bactéries, virus…) se dérègle en s’attaquant à nos propres cellules et tissus. Les atteintes rénales peuvent s’y révéler parmi les plus lourdes, allant même jusqu’à engager encore le pronostic vital au Maroc, dans certaines de ces pathologies comme le lupus ou la sclérodermie (une maladie qui se manifeste par un durcissement de la peau).

Aucun symptôme en général ne prévient de l’altération des reins qui parviennent au début à compenser leurs dégradations par un surcroît d’activité permettant une production d’urine identique. Les premiers signes sont malheureusement souvent trop vagues (fatigue, perte d’appétit…) pour être pris au sérieux. On notera qu’à partir de 40 ans les capacités de filtration diminuent de 10 % tous les 10 ans et qu’après 70 ans un tiers des personnes présentent techniquement une insuffisance rénale sans que se produisent forcément de complications graves si ces capacités peuvent se stabiliser à un niveau encore acceptable.

Ces  affections rénales ont tout pour faire peur alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir la progression de l’insuffisance rénale et même la contrôler. Cela nécessite entre autres de maîtriser la pression artérielle (qui idéalement doit être de 140/80 mm Hg) et la protéinurie (qui doit être inférieure à 0,5 g/jour) ainsi que son hygiène diététique (régime limité en sel et apport en protéines contrôlé).

Il est en parallèle essentiel de traiter efficacement les pathologies associées à ces insuffisances, notamment par l’emploi adéquat de médicaments anti-inflammatoires et/ou immunosuppresseurs dans le cas des  maladies auto-immunes.

Dans les cas les plus graves, lorsque les reins fonctionnent à moins de 10 % de leurs capacités, on est obligé de recourir à la dialyse et éventuellement la greffe rénale.

Casablanca, le 25 mars 2017

 

ANNEXES

UNE AUTO-DESTRUCTION DE L’ORGANISME : LES MALADIES AUTO-IMMUNES

Lors d’une maladie auto-immune (MAI), le système immunitaire commet des erreurs et détruit certains des tissus de son organisme, les « considérant »  comme étrangers   

La nature des attaques auto-immunes varie énormément selon la maladie. Le système immunitaire peut attaquer par exemple : 1/ une substance spécifique, la couche protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique dans la sclérose en plaques ; 2/ des cellules et des tissus de la peau, des articulations, du cœur et des reins dans le lupus érythémateux disséminé.

Il existe deux catégories de maladies auto-immunes :

– celles qui sont limitées à un seul organe et appelées  maladies auto-immunes « spécifiques d’organe»  (comme la maladie de Basedow qui touche la thyroïde ou le diabète de type I qui touche le pancréas) ;

– celles  au cours desquelles  plusieurs organes sont touchés successivement ou simultanément, dites alors  maladies auto-immunes « systémiques ». comme : le lupus érythémateux disséminé (atteintes préférentielles des articulations, de la peau,  des reins, du système cardiovasculaire, des globules rouges mais aussi pratiquement de n’importe quel organe) ; la polyarthrite rhumatoïde (atteinte principalement articulaire, plus rarement pulmonaire et cutanée) ; le syndrome de Gougerot-Sjögren (atteintes des glandes salivaires et lacrymales occasionnant un syndrome sec et plus rarement des articulations, de la peau et des poumons) ; la spondylarthrite ankylosante (atteinte des articulations surtout de la colonne vertébrale, atteintes  pulmonaire et neurologique possibles).

Parmi les Pathologies auto-immunes, un certain nombre sont des maladies rares et peu connues du grand public : le syndrome de Goodpasture, le pemphigus, l’anémie hémolytique auto-immune, le purpura thrombocytopénique auto-immun, la polymyosite et dermatomyosite, la sclérodermie, l’anémie de Biermer, la maladie de Gougerot-Sjögren, la glomérulonéphrite…

Ces affections souvent ne sont pas curables définitivement. Les traitements sont destinés à ralentir ou à supprimer la réponse immunitaire pathologique et s’appuient sur : les corticoïdes par voie orale ou en bolus  (injection intraveineuse d’une dose importante), les immunosuppresseurs : (cyclophosphamide, azathioprine, méthotrexate,  Mycophénolate Mofétil), les échanges plasmatiques ainsi que les immunoglobulines et enfin les biothérapies.

Outre un médecin généraliste, la prise en charge de ces maladies est assurée par différents spécialistes en fonction des organes touchés (rhumatologue, gastroentérologue, cardiologue…) et / ou un spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste », une spécialité  quelque peu méconnue en France et surtout au Maroc : il soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; les maladies auto-immunes sont au cœur de ses compétences).

POUR EN SAVOIR PLUS  SUR LES MALADIES AUTO-IMMUNES

http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/551-maladies-auto-immunes

– Moussayer Khadija – Biothérapies : La révolution des traitements ciblés issus du vivant – Doctinews N° 58 Septembre 2013.

http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/2461-bioth%C3%A9rapies

– Moussayer Khadija – Syndrome sec et Gougerot-Sjögren : Entre un mal fréquent et une maladie au coeur de l’auto-immunité – Doctinews  N° 45 Juin 2012

http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/560-syndrome-sec-et-gougerot-sj%C3%B6gren

– Moussayer Khadija – La barrière intestinale et ses pathologies : Du microbiote au leaky gut syndrome – Doctinews N° 69 Août / Septembre 2014

http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/3445-la-barri%C3%A8re-intestinale-et-ses-pathologies

– Moussayer khadija – L’HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE : ON PEUT EN GUÉRIR ! Doctinews N° 21 Avril 2010

http://doctinews.com/index.php/archives/39-dossier/122-lhypertension-arterielle-secondaire-on-peut-en-guerir

Moussayer Khadija مرض أو متلازمة شوغرين مرض يتميز بجفاف الفم و العيون و يصيب النساء بدرجة أول / Gougerot Sjogrën Oujdacity 29/11/2016                                             

ABSTRACT  ABOUT AUTO-IMMUNE DISEASES

The auto-immune diseases are a broad range of related diseases in which a person’s immune system produces an inappropriate response against its own cells, tissues and/or organs, resulting in inflammation and damage. There are over 100 different autoimmune diseases, and these range from common to very rare diseases. Some of the over 100 autoimmune diseases are lupus, type 1 diabetes, scleroderma, celiac, multiple sclerosis, Crohn’s disease, autoimmune hepatitis, rheumatoid arthritis, Graves disease, myasthenia gravis, myositis, antiphospholipid syndrome (APS), Sjogren’s syndrome, uveitis, polymyositis, Raynaud’s phenomenon, and demyelinating neuropathies.

The Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association is a health association dedicated to bringing a national focus to autoimmunity and the eradication of autoimmune diseases and the alleviation of suffering and the socioeconomic impact of them. The chairwoman of the association is khadija Moussayer, MD PHD

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

No Comment

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *